samedi 28 mars 2009

Un peuple trompé


Premier message de cette série.

Cette histoire inspirée de ce dessin d'Azar (encore lui).

Dans un royaume lointain, une jeune femme est en passe de devenir la reine. Cette jeune fille n’a aucun lien avec la famille royale actuelle, elle est une simple roturière dont le prince héritier est tombé amoureux. Allant contre l’avis de sa famille et du peuple, il décida de se marier avec. Cette idylle qu’ils vivaient convenait parfaitement au prince qui ne se soucia plus de ce que les autres pouvaient dire ou penser sur leur mariage.

Quelques années après leur mariage, le prince devenu roi fut tué au cours d’une embuscade tendue par des brigands. Et l’on raconta que la reine avait été l’organisatrice de ce meurtre. Faute de preuve, elle fut laissée tranquille et put continuer à régner. Ce qu’elle fit d’ailleurs avec une grande sagesse, mais le peuple refusait de l’adorer, il était persuadé que c’était une meurtrière.

C’est alors qu’un grand incendie ravagea le royaume. « C’est la faute de la reine ! », disaient les uns. « Il faut éliminer cette meurtrière ! », disaient les autres. Il était donc devenu invivable pour la reine dans son propre pays et pourtant elle continuait de l’administrer en y mettant tout son cœur. Et lorsque la foule vint à sa porte, elle sortit tranquillement, en marchant. Elle se dirigea vers une colline proche et s’arrêta à son sommet. Là elle s’adressa à ses sujets qui lui laissèrent ce dernier discours.

« Mes chers sujets, mes amis, mes enfants… Vous êtes tous en colère contre moi alors que le véritable ennemi est ailleurs. Si vous souhaitez tant ma mort, si vous souhaitez ma mort au point de ne pas chercher à sauver vos maisons, tuez moi sur le champ. Je vous en supplie, pour le roi, pour moi, pour vous, sauvez vos maisons qui brûlent, réparez les dommages et faites le tous ensemble. Éliminez les ennemis qui ont essayé de faire de ce pays un grand tas de cendre et votre roi, qui veille sur vous de là où il est, sera fier de vous. »

Elle s’agenouilla ensuite, prête à mourir si c’était ce que le peuple décidait. Mais alors un cri d’enfant déchira le silence généré par le discours de la reine, un cri qui venait d’un bâtiment en flamme. Tous restaient là, pétrifié par ce qui se déroulait presque devant leurs yeux, ils restaient là, interdits. La reine passa alors au milieu de la foule et pénétra dans le bâtiment aux prises des flammes. Le peuple retint son souffle, le temps sembla se rallonger, les secondes ne passaient plus, la reine faisait quelque chose que le peuple n’aurait jamais pu imaginer, elle tentait de sauver une vie au mépris de la sienne.

Lorsqu’elle sortit du bâtiment, elle tenait un bébé dans ses bras. Elle paraissait mal en point mais le bébé était sauvé. Elle s’écroula juste après avoir remis le bébé à une femme qui se trouvait face à elle. La reine avait péri en sauvant son honneur, sa réputation, mais en perdant la vie.

Le dernier discours marque encore aujourd’hui ce pays qui a érigé une statue en l’honneur de cette femme remarquable, le pays a été reconstruit en une journée à peine pour que la reine et le roi qui veillaient sur eux des cieux soient fiers de leur peuple. Le bébé sauvé par la reine fut désigné comme successeur au trône bien qu’une poignée d’hommes administraient le royaume en attendant que ce bébé soit en âge de gouverner…

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